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 Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.
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Traurigkeit
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NAISSANCE : : 01/07/1994
ÂGE : : 29
STATUT : : Roi

Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Empty
MessageSujet: Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.   Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Icon_minitimeSam 31 Mar - 23:55

T r a u r i g k e i t
feat Fye

SURNOM : Roi.
AGE : Inconnu.
SEXE : Masculin.
NÉ LE : Inconnu.
GROUPE : Maître.
ADHÉSION : Aucun.
STATUT : Roi.
Mais qui êtes-vous mon Roi ?
Je ne suis rien. Je suis ce corps fait de muscles, d'os, de tendons, de sang. Je suis l'angoisse qui envahit votre coeur. Je suis le tic tac strident d'une horloge. Je suis le silence soudain, oppressant, le mutisme total. Je suis l'herbe que vous foulez sous vos pieds. Je suis le lion qui attend, oisif, que la lionne lui rammene de quoi se sustenter. Je suis la cage de ce lion qui restreint toute liberté possible. Je suis l'air pollué que vous respirez chaque seconde qui passe. Je suis la douleur qui s'instille lentement dans votre cerveau. Je suis le chat qui, réveillé par un instinct animal, griffe votre peau d'opale. Je suis le ciel dont vous n'avez jamais aperçu l'étendue infinie. Je suis le froid qui parcourt votre corps. Je suis le temps qui s'égrene. Je suis la vie qui arrive, qui part comme bon lui semble. Je suis un chant, doux et mélancolique. Je suis l'enfant qui hurle pour quémander. Je suis l'eau claire qui ne demande qu'à être bue. Je suis le rire qui résonne jusque dans les tympans. Je suis l'oiseau qui se pose impunément sur l'arbre. Je suis cette jeune fille aux traits charmants et ce jeune homme aux traits difformes. Je suis la richesse exarcébée. Je suis l'ennui qui envahit et pourrit votre âme. Je suis le nuage qui vole librement dans le ciel. Je suis la vieillesse qui attend son heure. Je n'étais rien. Je suis tout. Vous me dites Roi. Vous me demandez qui je suis. La seule réponse que je puis formuler est que je suis quelque chose, quelqu'un, demeurant en ce lieu et en cette heure avec un désir si secret que moi-même n'en ai-je pas conscience.


Physique
.

TAILLE : 183 cms.
POIDS : 72 kg.
CORPULENCE : Normale.
PEAU : Blanche.
CHEVEUX : Mi-longs & Blonds.
YEUX : Bleus.
AUTRE(S) : A des lentilles jaunes.
Dans ce monde subsiste tous genres de personnes; des beaux, des laids, des affables, des apathiques, des puissants, des faibles, des riches, des pauvres. La première chose que l'on entrevoit d'une personne demeure et demeurera son physique. Bien stupides sont ceux qui pensent que le physique n'a aucune importance. Certaines personnes sont juste belles. Certaines personnes sont juste laides. D'autres, cependant, ne sont ni l'un ni l'autre. Sans véritablement savoir pourquoi, ils attisent votre regard. L'espace d'un instant, le temps semble arrêter sa course. Vous observez les cheveux, les yeux, le nez, la bouche, le cou, la poitrine, les bras, les mains, le ventre, les jambes, les pieds avec une attention qui relève presque du voyeurisme. Chaque détail semble prendre une importance considérable, chaque détail doit rester gravé à jamais dans votre mémoire. C'est ce que, à cet instant, vous pensez. Vous oubliez ce qui vous entoure, vous oubliez vos soucis, vous oubliez votre conjoint, vous oubliez votre travail. Oubli. Souvenirs dilapidés par une forme qui bientôt prendra son envol. Le temps reprend alors cette course effrenée. Vous avez beau chercher des yeux cette figure qui, l'espace de cet instant, vous a tant bouleversé, elle a déjà disparue. Elle n'est déjà plus qu'un vague souvenir, qu'un parfum qui demeure dans l'air, éphémère, papillon qui s'égare et se perd, fumée de cigarette qui s'efface et se meurt.


Personnalité
.

ORIENTATION SEXUELLE : Bisexuel.
QUALITÉS : Intelligent - Perfectionniste - Créatif - Ambitieux - Cultivé.
DÉFAUTS : Froid - Manipulateur - Distant - Mystérieux - Impatient.
GOUTS : Aime peu et déteste beaucoup.
RÊVE(S) : Inconnus.
PEUR(S) : Inconnus.
SECRET(S) : Inconnus.
AUTRE(S) :
Il existe plusieurs manières de gouverner; en réalité, il existe une manière de gouverner pour chaque personne existante en ce monde. Ce qui fait beaucoup de manières de gouverner. Certains pensent que gouverner par l'amour est une bonne chose; donner de l'amour, en distribuer comme des tracts dans la rue, prétendre faire la paix, être gens de bien, défendre son peuple, se révolter contre ceux qui prônent les mauvaises choses, se faire aimer du peuple en retour. En revanche, certains pensent que gouverner par la terreur est une bonne chose; donner de la terreur, en distribuer comme des tracts dans la rue, prétendre que les mesures seront drastiques, être gens de mal, défendre ses idées, se révolter contre ceux qui prônent les bonnes choses, se faire détester du peuple en retour. Gouverner par la terreur est une chose beaucoup plus simple; on ne risque point d'en être blessé. Il en est de même dans les relations amoureuses ou amicales. Montrez une telle inclinaison et vous serez vite déçus. Cachez votre désir ainsi que vos épanchements et vous éviterez avec certitude les ennuis, les déceptions et le malheur qu'engendre les liaisons. Malheureusement, le genre humain doit avoir en lui un profond besoin de masochisme puisqu'il préfère s'allier plutôt que défier, l'amour plutôt que la haine, l'amitié plutôt que la déception. Le genre humain qui pense être si supérieur aux autres espèces est en réalité bien inférieur puisqu'il possède ce qu'on nomme communément "sentiments".

Passé
.


VOIR POST CI-DESSOUS





M a d d y s o n


AGE : 17 printemps.
AVIS SUR JAIL WORLD : C'est moche, c'est pourri, j'aime pas du tout, c'est pour ça que je suis là #bam#. J'adore le contexte, je le trouve original puis les gens sont super sympas ici, j'ai été bien accueilli *^* !
COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM ? Masael ♥.
AUTRE(S) ? Je me suis permis de faire un double-post pour y poster prochainement le passé de mon perso; en général j'écris beaucoup en ce qui concerne l'histoire. Là c'est encore un peu le bordel dans ma tête, je sais pas trop encore comment m'y prendre donc je préfère réserver un peu de place au cas où, en espérant que ça ne dérange pas.
~ Citation du titre, Faust de Goethe ~
~ Si vous avez déjà vu le début de mon histoire quelque part, c'est normal. Je m'étais inscris sur un forum en postant une fiche, avec ce même début que j'aimais assez, mais je me sentais pas à mon aise sur ce forum. Donc non je ne suis pas un vilain plagieur; j'aimais juste bien la manière d'introduire comme ça~
ACTIVITÉ : 5/7 jours. Sachant qu'il y aura forcément des moments où je serais moins présent à cause des études ou de problèmes personnels; je pourrais sûrement passer en vitesse mais poster serait peut-être parfois plus compliqué. Malgré tout, je ferais de mon mieux !


Dernière édition par Traurigkeit le Dim 1 Avr - 18:28, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.   Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Icon_minitimeSam 31 Mar - 23:55


Chapitre Un;

« Ne t'en fais pas tout ira bien étaient ses mots préférés. Plutôt que me le dire, elle essayait davantage de s'en persuader elle-même.»

Tic tac. Dans le mutisme oppressant de la salle à manger, deux sons. Se mêlant, s'entremêlant, résonnant l'espace de deux secondes, de deux syllabes pour ne laisser que ce vague silence qui dure et perdure. Le chat se réveille, s'étirant lentement, sortant de son paisible rêve. Ses pattes se mouvent lentement sur le carrelage qui faisait, quelques heures auparavant, résonner les talons de l'occupante de la demeure. Il glisse, onctueusement, laissant ses muscles se tendre et se détendre par un système d'os et de muscles soudainement enclenché. Réveillé par la faim, apercevant sa gamelle vide, son instinct animal lui dicte de monter les escaliers pour trouver quelqu'un qui le délivrera de son appétit. Il miaule, espérant que son cri de désespoir atteigne la chambre conjugale. Mais la tranquillité vespérale règne en maître. Dehors, la lune trône comme une méduse, dans cette mer infinie. Peu à peu, le soleil avait décliné, le ciel s'était rempli d'étoiles, un artiste peignant lentement sur la toile des astres argentés. La lune s'était levée. Seuls quelques personnes traînent encore dans la rue. Le félin, agacé de patienter, se dirige toujours mollement jusqu'au grand escalier. Avec agilité, il l'escalade, sautant volontiers de deux en deux pour accélérer sa cadence. Le chat tente, manœuvre inutile, de gratter à la porte. Les griffes ivoire crissent, déchirent le silence, détruisent la peinture qui orne l'ouverture. La queue de l'animal importuné fouette le sol dans un mouvement de désagrément. Il ne lui reste qu'une chose à faire; patienter. Attendre que la nuit s'achève et laisse sa place au jour. Tic tac. Dans la salle à manger, le son continue de s'imposer, seule présence que le félin trouve, seul bruit que le félin entend. Cherchant pour une occupation, il se ravise et décide de rester là, ainsi, oisif sur le carrelage. Les heures sont longues. Le sommeil est loin. Il aimerait réveiller quelqu'un. Mais son corps reste allongé sur le sol, lascif. Sa gueule s'étire dans un geste fait de puissance, s'ouvrant durant quelques secondes et se refermant durant quelques autres secondes. Dans un éclair de lucidité que les humains ne voient guère en les animaux, il lèche ses poils avec application durant que les minutes défilent. Sa langue parcourt chaque millimètre de son corps avec une dextérité que chacun envie. Au terme de ces longues heures d'attente, un bruit parvient jusqu'à ses oreilles qui, percevant ce son, se mouvent. Sa curiosité attisée, le chat voit bientôt sa maîtresse descendre. Ses pas légers sont calmes, félins. Sa main sur la rambarde, les traits éreintés, les cheveux désordonnés, l'autre main est positionnée sur sa tempe. Les yeux à demi-ouverts voient le chat qui, déjà, s'est dirigé vers elle pour lui indiquer sa plainte. Un léger sourire s'esquisse sur le visage de sa maîtresse qui s'empresse de le nourrir. Les gens normaux ouvriraient les rideaux, déjeuneraient et se hâteraient de courir jusqu'à leur lieu de travail. Eowyn, elle, reste devant ses rideaux. Ses mains tremblent, son corps tout entier semble pris de spasme. La lumière perce à travers le coton et quelques rayons tentent de se frayer un chemin jusque dans la maison. Elle déglutit. Tombe sur le sol. Les larmes envahissent bientôt son doux visage. Elle ne veut qu'une chose. Que cela cesse. Que toute cette douleur s'arrête. Elle rêve qu'elle est encore petite. Elle se voit, à l'âge de treize ans, courir dans les grands champs de blé qui entourent sa maison. Elle se voit, avec ses parents qui la regardent, l'air heureux et épanouis. Elle se voit, pleine d'un bonheur débordant, d'une candeur sucrée, d'une légèreté sensible. Elle se voit, elle et ses doigts raffinés qui frôlent les notes noires, blanches d'un piano accordé avec précision. Mais elle sait qu'elle demeure, ici, dans cette maison autrichienne vide, vidée de tout sens. Avant, elle rêvait de devenir musicienne, elle rêvait d'être mère, elle rêvait d'être, elle rêvait d'avoir une grande maison, elle rêvait d'avoir un mari qui l'aimait, elle rêvait de posséder une vie heureuse. La seule chose dont elle rêve désormais est le calme. La fin. Irrévocable.

Elle ne s'attend pas à ce que son vœu soit exaucé; avant qu'elle s'en rende compte, il l'est. Elle est délivrée. Elle pense être châtiée de ces crimes. Elle se dit que rien ne peut être pire que la Terre. Elle a lu, dans un livre, il y a longtemps, que le pire châtiment qui soit était de se réincarner sur Terre. Il a bien raison, cet auteur. Elle ne veut pas y retourner. Alors, même quand on lui dit qu'elle est à Gefängnis. Un sourire se dessine; une prison, hein. Elle voit bien que c'est une sorte de chat squelettique qui lui parle. Il lui rappelle Némésis, son propre félin, dernier être vivant qui comptait pour elle. Les mots que prononcent cet étrange chat sont flous. Elle entend certes, elle entend bien mais son cerveau n'arrive plus à filtrer les informations. Aussi quand il lui demande de partir, au lieu de fuir comme la plupart des lâches qui atterrissent ici, elle marche simplement dans la direction indiquée. Eowyn marche, marche, lentement. Elle marche comme sur un fil, funambule qui s'est habituée à marcher sur le fil instable qu'est la vie. On finit par l'enfermer. Elle sait ce qu'elle a fait, elle sait que c'est mal. Et elle ne dit rien. Elle mure dans ce silence religieux qui fait d'elle ce qu'elle est. Elle n'est pas plus mal ici. Elle sait que ça pourrait être pire. Qu'elle aurait pu risquer la chaise électrique dans certains états. Elle comprend rapidement le fonctionnement de la prison. Elle découvre qui sont les Dirigeants. Il y a ce chat, cette femme et cet homme. Eowyn a l'habitude d'observer les gens, d'analyser le moindre de leur acte et de discerner le plus minime de leur trait de caractère. Celui qui lui reste à percer à jour reste Traurigkeit. Gesetz et Grausamkeit sont, pour elles comme pour nombre de prisonniers ici bas, des humains qui se prennent pour des Dieux grâce à leurs pouvoirs. Traurigkeit en revanche continue de l'étonner; son regard si mélancolique l'obsède et va jusqu'à hanter ses nuits. Il ne dit jamais rien , il reste laconique, à la fois présent et absent. Elle apprend qu'il s'occupe de l'ordre et de l'administration, qu'il apparaît, quelques fois, en public. Elle aimerait parler avec lui. Un jour qu'il rôde dans les couloirs, elle ose.

- Qui êtes-vous ?
- ... Traurigkeit.

La voix est grave, celle d'un baryton. Emprunte de sagesse. Les mots sont sélectionnés, pesés et donnés comme quelque chose de précieux. Ce mot est le seul qu'il prononce ce jour-là avant qu'il ne disparaisse. Eowyn décide que, le lendemain, elle lui adressera la parole. Elle aimerait voir un sourire sur ce visage. La nuit passe sans qu'elle ne sache comment l'aborder. Dès que le jour arrive, elle l'attend. Jeune fille en avance sur son rendez-vous amoureux.

- Je connais votre nom. Je veux en savoir plus sur vous.
- A quoi cela vous servirait-il ?
- J'aimerais ... Vous voir sourire.
- Pourquoi ?

Elle ne sait pas, elle n'en sait rien. Son cerveau dorénavant habituer à n'être rien d'autre à être un organe sans réelle fonction tente de retrouver cette fonction. Ses neurones s'excitent pour trouver une réponse adéquate. Le silence, encore ce silence, s'impose entre les deux inconnus qui s'observent et semblent chacun chercher des réponses à des questions. Il s'apprête à partir.

- Parce que les gens sont plus beaux quand ils sourient. Ca montre qu'ils... Qu'ils sont heureux. Qu'ils ont une raison de vivre.
- Qui dit que j'ai une raison de vivre ?

Abasourdie, elle ne répond rien. Une nouvelle fois. Et il s'enfuit. Une nouvelle fois. Des jours et des jours passent ainsi, leurs conversations deviennent quotidiennes. Les réponses restent laconiques. Elle a l'impression de ne rien apprendre de plus. Un nouveau jour. Elle se sent faible. Ses jambes la portent à peine. Il ne peut rien faire pour la sauver; elle expie ses crimes. Le visage de Traurigkeit est plus accablé que jamais. Il sait qu'elle n'en a plus pour longtemps. Lui est encore jeune, lui a encore la vie devant lui.

- Ne t'en fais pas, tout ira bien.

Elle a à peine le force de rire encore. Mais elle le fait.

- Ce sont mes mots d'habitude.
- La donne a changée.
- Traurigkeit ... Je vais mourir hein ...
- Tant que tu as encore un soupçon d'humanité en toi, tu ne mourras jamais.
- On pourra ... Rester ensemble ... Alors
- Tu restera à jamais en moi.

Pour la première fois, elle le vit sourire. D'un sourire si mélancolique que son cœur rata un battement. Mais elle n'était plus à un battement ou deux. Elle prit sa main dans la sienne et le remercia. La seule chose qu'il put faire fut de lui fermer les yeux. A tout jamais ...


Chapitre Deux;

« La chose la plus affreuse qui peut arriver à un être humain n'est pas de mourir mais d'être immortel. Chaque jour, la même chose. Sempiternels jours. Ne passerez-vous donc jamais ?»

La vie reprend son cours. Sûrement. Lentement. Comme si rien n'avait interrompu ce cours silencieux. Il se promène dans les couloirs, recherchant quelque chose que lui seul connaît. Un désir secret, dissimulé au fin fond du labyrinthe que forme son esprit alambiqué. Il sait que personne ne le prend au sérieux et qu'il n'est qu'un Roi insipide. Il n'en a cure. Pour lui, cela n'a aucune importance. Il ne cherche pas à se faire remarquer. Il est là, présent, sans l'être réellement. Si son corps est bien sur le sol, son esprit est tout ailleurs. Rêvant, réfléchissant, créant, simulant. Personne ne sait à quoi il pense vraiment. Personne ne peut prétendre connaître le Roi. La seule personne qui le connaisse, c'est lui-même. Et encore, il n'est pas persuadé lui-même de qui il est. A force de parcourir sans cesse ces couloirs, il a fini par se perdre. On dit que les prisonniers qui ont commis d'énormes péchés finissent par oublier qui ils sont. Traurigkeit est ainsi; il a oublié. Tout enfermé dans un cachot dont lui seul possède la clef. Peut-être, sait-il, peut-être, connaît-il ce désir, peut-être, se rappelle-t-il avec une précision louable son passé. Peut-être. Suppositions. Interrogations. Il se promène dans les couloirs, faisant comme si cela l'intéressait. La prison aussi il s'en moque. Il règne parce qu'il n'a pas vraiment le choix. Personne ne sait pourquoi il a toujours ce masque de tristesse sur son visage. S'ils savaient ... Chaque jour, la même chose. Chaque jour, les même pas. Chaque jour, les même visages. Chaque jour, les même gestes. Un jour en appelle un autre qui en appelle un autre qui en appelle un autre. Il est bloqué. Comme dans un ascenseur, sans pouvoir ni monter ni descendre. Il n'appuie pas sur la sonnette d'alarme; il attend, oisif, qu'on vienne le chercher. Il s'autoconditionne. Il se tue lui-même de l'intérieur. A défaut de mourir, il assassine ce qui lui reste à assassiner. Il ne grandit pas. Il ne vieillit pas. Il ne meurt pas. Vieille machine qui ressasse ses fonctions. Machine qui ne sert plus à grand chose. Machine rouillée. Alimentation, déglutition, digestion, déjection. Rien de plus. Si, marcher, penser, dormir. Des fonctions habituelles. C'est l'habitude qui le guide. Il ne cherche même plus comment sortir de cet ennui. Mais son cerveau s'agite. Lui est habitué à encore activer les neurones dissimulés sous son crâne. Il pense. Il demande comment s'échapper. Il est plus prisonnier que n'importe qui ici. Depuis combien de temps est-il là ? Il ne sait le dire. Les années sont passées. Le temps s'est écoulé. Rien n'a changé. Autour de lui, les gens sont morts. Prison devenu tombeau. Les gens passent. Il les connaît. Il leur parle, aussi, parfois. Quand l'envie le prend. Il sait ce qu'on dit de lui. Qu'il est froid, distant, mélancolique. En vérité, il ne l'est pas vraiment. Il était heureux. Il y a longtemps. Très longtemps. Tellement longtemps qu'il ne sait s'il a vraiment été heureux ou si c'est uniquement une des nombreuses chimères qui se promène dans son esprit. Mais désormais, il ne cherche plus à l'être, heureux. Le bonheur est une quête vaine. La vie est une quête vaine. Le soir, dans son lit, il s'allonge, s'étire et se demande encore ce qu'il fait là. Il a l'impression que, chaque jour qui passe, est en réalité une longue introspection. Que fais-je ici ? Qui suis-je ? Pourquoi suis-je si malheureux ? Pourquoi suis-je immortel ? Ai-je oublié des choses importantes ? Hermione des temps modernes. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Cet air morose est son bouclier, la seule chose qui permet de le garder en vie. Il sait qu'il pourrait se montrer redoutable, féroce et cruel. Mais cela ne servirait à rien. On penserait à une blague. Ou on ne penserait à rien. Il n'essaye donc pas. En théorie, cela pourrait marcher. En pratique, nullement. Puis, il ne veut pas. Il se promène dans les couloirs. Il traîne ses pieds sur le sol. Son regard se promène sur les prisonniers. Certains sont heureux, d'autres malheureux. Certains veulent s'échapper, d'autres sont résignés. Certains lui parle, d'autres l'évite. Il pense que l'être humain est une créature curieuse. Vraiment étrange. Chaque humain que l'on croise est différent. Cette différence l'impressionne. Il a croisé des tas de gens ici. Aucun n'était semblable. Chacun détenait une manière de penser qui lui était propre. Alors, il se dit que lui aussi, possède son propre système de penser. Que sa mélancolie est sa manière de penser. Que tout son corps n'est qu'onde de mélancolie. Et que quoi qu'il fasse, la mélancolie restera son ombre. C'est triste. La vie.

- Tu ferais mieux de démissionner, Roi.
- Je sais Sven.

Lâcheté. Les même mots. Il sait. Il ne fait rien. Il est le peuple qui somnole, qui attend que son dirigeant le guide, inerte. Pourtant, c'est lui le dirigeant. Inversion des rôles. Parfois, il se sent comme acteur sur une scène. Il aime les pièces de théâtre. Il les connaît par cœur. Il aimerait avoir la force de se battre comme ces personnages, il aimerait avoir le caractère rebelle d'Antigone, la passion de Juliette ou l'intelligence de Faust. Au final, il se dit que chacun naît comme il doit naître. Dieu donne des talents, des compétences, un caractère, un destin. On ne peut se dresser contre lui. Il ne croit pas tellement en Dieu. Il sait juste que c'est pratique. Si on dit que Dieu donne tout, alors nous ne sommes fautifs de rien. C'est un chemin de facilité. Les gens aiment la facilité; il est une expression qui dit Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?. C'est arrangeant. L'humanité. Les proverbes. Dieu. Il sait que tout ça, ce ne sont que des rêves. Que des utopies. Que son monde est une prison. Que son monde est Gefängnis.




Épilogue;

« Tu pense qu'un jour, on pourra être heureux ? Mais vraiment heureux ? Parce que je continue de penser que le bonheur passera toujours entre les mains des humains.»

- La vie est dure. T'as de la chance, Roi, d'être immortel.
- Je crois pas Sven. J'ai pensé ça, un jour, aussi. Mais l'immortalité c'est d'un ennui. Les humains comme toi sont terrifiés de la mort. On ne sait pas ce qu'il y a après. On se dit qu'il n'y a que le néant, comme lorsqu'on dort. Et ça, c'est quelque chose de terrifiant. En soi, c'est plus l'inconnu dont on est effrayé. Tu veux que je te dise quelque chose ? Il y a une étude qui démontré qu'une partie des angoisses étaient liées au futur; en supprimant l'angoisse, on supprime les illusions que l'on a du futur. Je pense qu'il faut vivre le jour présent comme si c'était le dernier et qu'il ne faut pas penser à la mort. Pourquoi ne pas penser à des choses plus gaies comme l'amour, l'amitié, bien que ce soient des sentiments mièvres et qui ne mènent sûrement à rien, on n'a au moins pas l'impression d'avoir gâché sa vie. Je sais que toi, en tant que prisonnier, tu ne peux plus véritablement vivre ça. Je comprends mieux que personne ta situation. Je suis prisonnier aussi. Prisonnier de mon immortalité. Je ne mourrais jamais. Je suis condamné à errer dans ces couloirs, fantomatique. Toi, tu disparaîtra. Ton âme s'égarera. Ton corps redeviendra poussière. Mais au moins, tu sais qu'un jour, tes souffrances s'arrêteront. Les miennes perdureront éternellement. Alors, tu sais, au final, je me dis que l'immortalité c'est à chier.
- Roi, je sais pas si tu te rends compte que c'est la première fois que tu parles autant en une seule fois.
- Il paraît qu'il faut une première à tout...

Il ne lui avoue pas la vraie raison. Il ne lui dit pas que c'est un de ses derniers jours ici. Il ne lui avoue pas qu'il lui manquera. Il ne lui dit pas que la mort le saisira.




Dernière édition par Traurigkeit le Ven 6 Avr - 21:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.   Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Icon_minitimeDim 1 Avr - 20:52


    Fiche un peu bâclée mais terminée; je suis pas sûr d'avoir le niveau pour jouer un tel personnage mais à vous de voir ~
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MessageSujet: Re: Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.   Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Icon_minitimeDim 1 Avr - 22:53

Moi déjà je veux des cookies parce que j'ai ramener quelqu'un de genre, trop classe parmi nous. *se lance des fleurs* Non mais voilà quoi, moi. Moi. Moi je ramène des gens coul. /run/

Non mais *tousse*. J'aime beaucoup ta fiche, et j'pense que tu mérites Traurigkeit mais c'est pas mwa qui décide. *rolf* Et comme je te le dis à chaque fois, tu écris très bien va. Arrête de dire de la merde. ♥♥♥.
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STATUT : : Reine.

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MessageSujet: Re: Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance.   Traurigkeit ▬ Ecraser l'innocent qui résiste, c'est un moyen que les tyrans emploient pour se faire place en mainte circonstance. Icon_minitimeMer 4 Avr - 12:41

BIENVENU À GEFÄNGNIS, TRAURIGKEIT.
Je. *petite larme d'émotion* JE. *se reprend* Traurigkeit, j'avais la trouille que personne ne le prenne ou ne puisse le jouer. Et là, en lisant ta fiche, en voyant tout le mystère que tu laissais autour de lui tout en le décrivant excellemment bien, j'avais envie de sortir sous la pluie en dansant la polka. Enfin bref, ton roi est PLUS QUE PARFAIT, je l'adore. Attends-toi à être bombardé de mp pour le restant de tes jours. *ouahahahahh*

TU ES MAINTENANT VALIDÉ ! BONNE CHANCE À TOI ET N'OUBLIE JAMAIS : LES TROIS DIRIGEANTS GARDENT UN ŒIL SUR TOI...
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