Koleos
| Sujet: Koleos. «Oh, deformity...» Mer 18 Avr - 23:35 | |
| Koleos
| feat Karune Cl | | SURNOM : On l'a souvent appelée le cafard... ça compte ? AGE : 17 ans. SEXE : Féminin. NÉ(E) LE : Demandez à ses parents ! GROUPE : Chimère, vous croyez ? ADHÉSION : - STATUT : Simple prisonnière.
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| | TAILLE : Aux alentours de 170 centimètres. POIDS : Une soixantaine, peut-être dix de plus, est-ce significatif lorsqu'on est à moitié composé de métaux ? CORPULENCE : Là où sa chair préserve une apparente humanité, il semble qu'elle soit relativement mince. Ses autres membres sont clairement longilignes. PEAU : De celles qui n'ont jamais vu les rayons du soleil, plutôt claire. CHEVEUX : Dans un mélange incertain de brun et de roux, ils coulent jusqu'à ce qui pourrait lui faire office de genoux. Souvent, lorsqu'elle rend visite à Mademoiselle Székely pour se soigner, celle-ci les lui attache en deux hautes couettes afin qu'ils la gênent moins. Comprenez, se coiffer elle-même lui est délicat... Pourtant, dans une sorte d'élan de coquetterie désespéré, elle se refuse à les couper. Il faut dire qu'ils représentent un de ses rares attraits, pour peu que l'on attarde suffisamment son regard sur la jeune fille pour noter la longueur et le soyeux de ses beaux cheveux. YEUX : Son iris droit est bleu. À sa gauche est enfoncé un globe grenat qui, dépourvu de paupière, ne cligne jamais. MEMBRE(S) EN MÉTAL : Pour faire court, seuls son tronc et une partie de son visage, ainsi que quelques os et organes internes, ne sont pas faits de métal. Ce qui lui fait office de bras et de jambes a davantage l'allure de gigantesques pattes d'insecte. Par ailleurs, sous sa lèvre supérieure s'alignent plusieurs tiges métalliques aux airs de mandibules. AUTRE(S) : Les parties de son corps recouvertes de peau sont parsemées de nombreuses cicatrices plus ou moins visibles, résultat de sa maladresse dans l'art de manier les pattes tranchantes.
| | ORIENTATION SEXUELLE : Ne lui faites pas miroiter ces choses-là... Pour son bien. QUALITÉS : Paradoxe de sa silhouette horrifique, Koleos se conduit avec une extrême douceur. Elle ne saurait lever le ton et si par malheur ses pointes de métal venaient à blesser quelqu'un, soyez sûrs qu'il s'agirait bel et bien d'un accident. En réalité, elle n'a jamais considéré ses membres comme de potentielles armes : dépourvue d'impulsivité comme de rancune, l'idée d'heurter quiconque lui laisse un sentiment désagréable. On pourrait pourtant penser qu'elle cultive une certaine volonté de vengeance, ou au moins une pointe de rancœur pour ceux qui ne l'ont jamais estimée... allez savoir ; mais l'une des principales conséquences de ses mauvais traitements réside dans sa docilité : elle suivra les règles et si lui vient une tentation de les outrepasser, c'est certainement que quelqu'un lui en aura soufflé l'idée. Par ailleurs, si son parcours lui a forgé un évident aspect farouche, elle est dotée d'une importante capacité d'empathie et la douleur d'autrui lui est presque aussi difficile à supporter que la sienne. C'est un aspect qu'elle travaille à atténuer, lui étant plus désagréable qu'autre chose. Pour finir, elle a beau être pourvue d'une personnalité pour le moins fragile, il faut noter sa débrouillardise et son autonomie quand, seule depuis toujours, elle est tout de même parvenue à se maintenir plus ou moins en vie. DÉFAUTS : Blottie dans un coin... si vous croisez Koleos, c'est probablement ainsi que vous la verrez. Et dans son regard qu'il est malaisé d'attraper, vous lirez très certainement combien la crainte et la désorientation s'y mêlent. La jeune fille sait tout le mal qu'autrui est capable de lui faire ; alors elle s'en méfie, et comme la riposte semble rechigner à lui passer par l'esprit, c'est la peur qui découle de cette méfiance. En toute logique, on comprend alors que Koleos ne soit guère encline à se lier aux personnes qui l'entourent (ceci dit l'inverse est aussi vrai, en général) : il s'agit ainsi d'une chimère solitaire et renfermée, qui se rassure davantage en se murant dans le silence qu'en parlant d'elle. Trop peu sûre de ses mots et de ses gestes, elle craint en effet d'afficher, outre son apparence terrifiante, un aspect maladroit et incertain. L'on se doute enfin que la créature est émotionnellement instable : quand les sentiments bouillonnent en elle, quand elle n'est plus en mesure de les contenir et ne répond plus de ses actes, alors évitez de rester à proximité : aussi involontaire que ce soit, ses membres peuvent se muer, lorsqu'incontrôlés, en dangers véritables. GOUTS : Ce qu'elle aime, ce qu'elle n'aime pas ? Allons, curieuse question à poser à qui n'a jamais pu donner son avis - et qui, par extension, n'en a pas vraiment. Il y a les choses agréables, mais elle n'est pas sûre de les aimer, parce qu'elle ne croit pas les mériter. Il y a les douleurs, des épreuves ou des punitions, qu'il faut endurer pour en finir avec elles. Elle n'aime pas la ville, le cirque, la cage. Pour le reste... Elle a encore beaucoup à apprendre. RÊVE(S) : Vous vous en doutez, n'est-ce pas ? Elle rêve d'avoir forme humaine. De ne plus traîner l'horreur de son esthétique d'insecte et le statut qui l'accompagne. Quelques fois, dans ses nuits agitées, il lui semble sentir sous ses doigts fins un bras à l'épiderme soyeux - le sien ? ou non ? -, sa langue passée sur ses lèvres closes, et elle croit distinguer sa propre silhouette au loin, avec la démarche délicate que dansent ses jambes si humaines... PEUR(S) : ... oui bien ce sont des barreaux qui se dessinent dans ses nuits, des barreaux et des cris, et des grilles qui claquent. Et puis une foule tout autour, des rires et des milliers de regards et de rictus et elle croit sentir encore les parfums et l'atmosphère du cirque qui l'enserrent. SECRET(S) : Ne vous avais-je pas dit que ces membres pouvaient devenir dangereux pour quiconque se trouve à leur proximité, lorsqu'elle perd le contrôle d'elle-même ? Eh, comment croyez-vous qu'elle ait eut l'opportunité de s'enfuir... AUTRE(S) : (ce qui vous passe par la tête)
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I. Premier souvenir
Ce garçon-là était le plus bravache de tout le petit groupe. Quand certains se cachaient les yeux à la vue des monstres qui se mouvaient derrière les barreaux, lui riait de ces aberrations vivantes. Ses camarades le regardaient, les yeux écarquillés, s'en approcher sans afficher la moindre crainte. Arrivé devant la dernière cage, l'enfant poussa la témérité jusqu'à prendre les barreaux entre ses petites mains. Il fixa la chose dissimulée dans l'ombre.
«Hé, toi. Comment tu t'appelles ?»
La fillette ne réagit pas tout de suite. Elle leva doucement la tête. Elle écarta lentement un de ses bras difformes et ouvrit de grands yeux. À qui parlait-il ? Est-ce que quelqu'un s'adressait... à elle ? Elle s'avança de quelques centimètres, et la lumière artificielle vint éclairer son orbite rouge. Un enfant, de l'autre côté des barreaux, frissonna. Elle ne le remarqua pas, focalisée sur le garçon qui ne la quittait pas des yeux. Elle, la bête de foire. La surprise passée, la petite se mit à réfléchir. Comment s'appelait-elle ? Monsieur Le Directeur la présentait comme l'insecte humanoïde, le cafard à taille humaine, mais ce n'étaient pas des noms ça, hein ? Le silence se prolongeait. Vite, vite, un nom...
«-J-je... m'appelle Colène..., balbutia-t-elle, à peine audible. Il lui semblait avoir entendu quelqu'un se faire appeler ainsi, un jour – ou bien était-ce Colleen ?
-Col... eo ? Elle s'appelle Coleo ! C'est pas un nom ça !» Il éclata de rire. Rassurés par l'hésitation du monstre, les autres enfants se joignirent à lui. «Coleo ! N'importe quoi !»
La petite tressaillit. Son cœur accéléra et quelque chose dans sa gorge l'empêcha de rectifier le jeune présomptueux. Elle recula dans l'ombre, tremblante, et se recroquevilla à nouveau alors que la répulsion habituelle des uns se mêlait aux moqueries impitoyables des autres. Elle se recroquevilla et ne sentit pas qu'une pointe de métal s'enfonçait dans sa chair, là où l'armature ne pouvait rester insensible aux agressions extérieures, là où le sang s'était doucement mis à couler.
II. Look inside, you only recognize your own breed.
Elle s'est encore coupée. Quelle chieuse cette gamine. À croire qu'elle le fait exprès. Le doc lui a foutu un bandage de plus et je vous jure, comme ça, avec toutes ses plaies, on croirait voir une victime de maltraitances. Pas bon pour les affaires. Heureusement qu'elle n'est pas du genre à attirer la compassion des spectateurs, celle-là.
Quelques fois je me demande si j'aurais pas dû la laisser crever, là où je l'ai trouvée, dans le refuge. Ils m'appellent chaque fois qu'ils tombent sur un gosse abandonné qui a l'allure d'un monstre, mais je tiens un cirque moi, pas une pouponnière ! 'Fin soyons justes, elle, elle a du potentiel dans le milieu. Les clients qui viennent pour se faire peur sont comblés, croyez-moi ; un jour, une dame a carrément dégobillé en la voyant. Mais merde, elle y met une sacrée mauvaise volonté. Avec sa gueule de coléoptère, elle pourrait faire des représentations de folie, qui attireraient les gens de tout Close ! Sauf que la bestiole reste prostrée dans un coin de la scène, et quand on la pousse au milieu, quand la lumière l'aveugle, elle reste les bras – si j'peux dire – ballants. Des fois on croirait qu'elle a envie de pleurer. Je la comprends pas. Combien de fois j'ai été tenté de lui en mettre une pour l'obliger à se mettre au travail ? Sûr que ça donnerait des résultats, comme pour tous les autres. Mais elle, j'y arrive pas... N'allez pas croire qu'elle m'attendrisse – absurde, elle n'est même pas humaine. Seulement vous savez, j'ai beau côtoyer un tas de monstres ici, la voir comme ça, un œil baissé et l'autre toujours grand ouvert, avec ses mandibules qui pendent piteusement... Dix ans après l'avoir récupérée, ça me révulse toujours autant.
III. I would lick your exit wounds...
Il criait. Fort. Plus fort que d'habitude. Elle ne voulait plus aller sur scène. De son œil à l'apparence humaine s'écoulait un flot de larmes. Et plus elle avait peur, plus il criait.
Et plus elle avait peur, moins elle se contrôlait.
Il la surplombait de toute son agressivité et subitement, elle s'était levée, aveuglée par les larmes, l'incompréhension, et une sorte de rage nouvelle qui la dépouillait de ses moyens. Le Directeur ne s'attendait pas à ce qu'elle agisse ainsi. Ça ne lui ressemblait pas. Il cessa un instant de hurler et recula un peu – pas assez.
Désorientée, elle voulait seulement fuir de ces cris, se frayer un chemin au milieu de lui et des employés qui la regardaient tous subir une centième humiliation. Elle voulait seulement se frayer un chemin. Alors elle avait déployé un de ses bras métalliques qui, violemment, avait atteint le cou du Directeur. Lui, ses yeux s'étaient révulsés. Il avait porté ses mains là où le bras piqueté de griffes de métal l'avait frappé. Elle s'était mise à courir, succédée de cris qui couvrirent le bruit que fit le corps du Directeur en s'affaissant.
Les grilles qui défilent. La cour, la rumeur qui se propage, les gens qui la regardent sans savoir comment réagir. Son cœur qu'elle croit vomir et ses poumons qui refusent de s'emplir à nouveau, et le portail grand ouvert en cette fin d'après-midi.
Elle ne voyait pas les rues inconnues qu'elle traversait sous les yeux choqués des passants, ces rues à proximité desquelles elle avait toujours vécu, dont elle ne connaissait pas les noms. Ses sanglots avaient repris de plus belle, elle était éreintée, elle était...
Elle tomba au pied d'un arbre orangé comme elle en avait vu tant depuis qu'elle avait pénétré dans cette étrange forêt. Reprendre son souffle lui était douloureux. Pourrait-on la retrouver, ici ? Elle pleura longtemps, avant de s'assoupir d'épuisement.
IV. What could be better than this alibi – this feeling that I wouldn't care if I was dead?
C'était différent. Elle qui n'avait été jusqu'ici que la marionnette de Monsieur, elle agissait selon sa volonté propre. C'était étrange.
Bien sûr, il avait fallu un temps d'adaptation. Les premiers jours, elle s'était laissée dépérir, angoissée, torturée, coupable d'avoir blessé (à mort ? elle fermait les yeux et refusait d'y songer) celui qui l'avait élevée durant quatorze ans. Elle devait être à lui, par reconnaissance, mais elle s'était montrée ingrate. Elle ne l'avait pas fait exprès. C'était de sa faute. Elle n'avait jamais voulu... Elle lui avait écorché la gorge.
Puis elle s'était haïe plus que jamais, avait abhorré cette armature de métal qui, alors qu'elle semblait presque à sa place au milieu du cirque (nostalgique, ''Coléo'' ?), avait fait de ses excursions hors de la forêt rougeoyante de véritables épreuves. Elle croyait la population familière des difformités, des êtres contre nature qu'elle côtoyait ici, elle croyait qu'ils savaient à quoi s'attendre comme les spectateurs qui se délectaient de leurs horreurs. On lui avait fait comprendre qu'il n'en était rien ; on lui avait fait saisir que le monstre n'était pas qu'un rôle qu'elle devait endosser à chaque représentation. Chaque regard qui tombait malencontreusement sur elle le lui disait : la monstruosité n'était pas un rôle. C'était sa nature.
Mais on le sait, l'instinct de survie est une chose fabuleuse. Et humaine ou pas, puisque tous les êtres vivants en sont pourvus, la jeune fille ne devait échapper à la règle. Très vite, elle devint familière des feuilles tranchantes qu'il fallait éviter et des fruits au haut des arbres, pour lesquels ses membres qui lui permirent, avec un peu d'exercice, de grimper aisément devinrent pour la première fois des alliés. Quand ce ne fut plus suffisant, elle se tourna vers les animaux ; et si la tâche fut plus ardue, elle ne lui posa guère plus de difficultés après quelques temps. Quant aux dangers plus humains qui se croisaient dans la forêt, elle avait développé cette sorte de sixième sens qui permet aux chasseurs comme aux proies de survivre : elle épiait du haut des arbres, là où on ne songeait à regarder, insecte parmi d'autres dissimulé entre les feuilles.
Il ne fallait pas être un as de la déduction pour comprendre qu'étant un monstre, on chercherait à l'éradiquer. D'une manière ou d'une autre. Pour un prétexte ou pour un autre...
Pourtant, jamais plus elle ne blessa pour se protéger. La fuite reste aujourd'hui encore sa défense privilégiée. Jusqu'au jour où, peut-être, un inconscient la poussera à nouveau dans ses retranchements.
V. Première perspective
Trois ans ont passé depuis sa fuite. De plus en plus, la chimère – dont le nom incertain s'était, au fil des déformations, mué en Koleos - s'aventure hors de son refuge d'arbres et de métal. Quelques rares rencontres se sont approfondies, mais ce sont surtout ses connaissances qui se sont développées : les perdus, comme Zita, qui viennent d'un ailleurs qui semble presque onirique. Les rêveurs, de drôles de personnages aux idées étranges. Les rafleurs, un danger.
Aujourd'hui, il y a probablement quelque chose à tirer de ces nouveaux éléments. Quelques fois, elle se prend à songer qu'elle voudrait n'être plus seule, ni vide, ni inutile. Peut-être serait-il temps d'agir au-delà de l'instinct, de se forger des convictions. Peut-être les convictions seraient-elles si puissantes qu'elles lui permettraient, pour la première fois, d'appartenir à un groupe.
Car si on lui disait ce qu'il faut faire... Oui, elle saurait se transformer en une alliée aussi docile qu'efficace.
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Syl
| | | AGE : 17. AVIS SUR JAIL WORLD : Je devais ne plus céder pour aucun forum. J'essaie de me restreindre figurez-vous. Mais pour le contexte, le design, ce prédéfini... J'ai craqué. Félicitations ! COMMENT AS-TU CONNU LE FORUM ? Un top-site. AUTRE(S) ? J'espère ne pas m'éloigner de l'esprit du personnage ;;. ACTIVITÉ : Ouh, c'est variable. Un passage quotidien en principe, sauf période d'examens, et sinon... à voir.
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Dernière édition par Koleos le Dim 22 Avr - 0:09, édité 6 fois |
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